Les mille lumières du Soleil
Je me suis toujours sentie citadine, et où que je sois, j’éprouve systématiquement ce besoin d’habiter dans les environnements les plus urbains, les plus animés, avec le plus de commerces et de bars à proximité. Sans doute parce que j’ai été élevée ainsi et que je n’ai même pas envisagé de vivre autrement.
Est alors arrivée l’heure de ma première expatriation où j’ai goûté au plaisir de voir la vie en vert et bleu. A Dallas, mon premier appartement donnait sur un golf, j’avais donc la chance de voir un magnifique tapis vert se dérouler tous les matins sous mes yeux. Puis j’ai habité un quartier résidentiel, avec des allées d’arbres, dans une maisonette avec un jardin. La chaleur du climat, accompagnée de toute cette verdure, a fortement contribué à me procurer bien-être et douceur de vivre. Pouvoir tous les jours poser mes pieds dans l’herbe et garder les épaules nues, légères, débarrassées de la moindre épaisseur de vêtement, a été pour moi un vrai régal.
Au-delà de ses rayons lumineux et de la chaleur qu’il procure, le soleil est “tout simplement” …source de vie ! Il possède un haut niveau vibratoire et est indispensable à la régénération des cellules et à l’équilibre nerveux. C’est une source d’énergie très positive et inépuisable. Souvent je sens qu’on me prend pour une folle quand j’exprime à quel point j’ai besoin du soleil, et bien c’est pour toutes ces raisons !
Le soleil permet également d’éveiller notre conscience et de faire grandir notre nature spirituelle. Au yoga, la pratique traditionnelle est de faire des salutations au soleil. Cela permet d’éveiller et de dynamiser le corps, mais aussi l’esprit, en faisant circuler l’énergie qui est en nous. Nous apportons force et souplesse à notre corps et éliminons les tensions aussi bien physiques que mentales. Le soleil est la divinité de la santé et de la longévité, alors il faut le célébrer et le faire entrer en nous ! Ces salutations sont pour moi un rituel matinal, il n’y a rien de mieux pour commencer la journée en beauté !
Depuis ces six dernières années où je vis à Paris, je réalise à quel point les éléments naturels me manquent. Trop de bitume, pas assez de vert. Trop de gris, pas assez de bleu. Trop de noir, pas assez de couleurs ! Trop de morosité, pas assez de joie… Est-ce que mon optimisme et ma joie de vivre, qui sont ma nature profonde, n’ont pas déjà été atteints par la grisaille et la négativité ambiantes ? Nous sommes inévitablement conditionnés par notre lieu de vie. Est-ce que j’ai réellement envie de vivre dans cet environnement ? Est-ce que l’on doit lutter pour ne pas perdre l’essence même de son être ?
Si l’énergie de la terre, de la mer et du soleil me manquent, je suis aussi convaincue qu’elles manquent à tout un chacun. C’est en étant éloignés de nos besoins profonds et fondamentaux que nous finissons par nous déconnecter de nous-mêmes. Nous avons ainsi créé un déséquilibre et fait naître le chaos dans lequel nous vivons actuellement.
Partout où j’ai vécu j’ai toujours eu conscience des bienfaits que l’environnement procuraient à mon être. Aujourd’hui, mes yeux se heurtent à des immeubles et s’accrochent aux deux grands platanes qui apparaissent dans le cadre de la fenêtre de ma cuisine. Alors j’éprouve le besoin de sortir de ce cadre et marcher dehors, longer le canal, regarder l’eau et pouvoir poser mon regard le plus loin possible.
Lorsque l’on a goûté à des vies dans différents endroits de la planète, on ne peut s’empêcher d’imaginer ce qu’est la vie ici où là. Je raffole de documentaires sur la vie des peuples aux quatre coins du globe, et cela me fascine toujours de penser aux multiples vies possibles sur notre planète.
On connaît tous le proverbe “l’herbe est toujours plus verte ailleurs”. Il n’empêche qu’en vivant à Paris, j’ai le sentiment de passer à côté de quelquechose, pour ne pas dire de l’essentiel. Et pourtant j’éprouve tous les jours de la gratitude d’avoir une famille, en bonne santé, un appartement dans lequel je me sens si bien, dans une ville magnifique, un travail qui me plaît et plein d’amis. N’est-ce pas cela, l’essentiel ? Même si ma volonté est de rester, pour un temps, dans ce confort de vie après des années d’expatriation, je garde en moi cette envie d’explorer le monde, car la vie est trop courte pour rester entre des immeubles parisiens, si beaux soient-ils. Si ma vie est ici, je sais que ce sont les voyages qui vont répondre à cette soif de découvertes. Alors je rêve, je pose des intentions, je mets un pas en avant…et je fais confiance !
Et pour palier à ce manque, je suis devenue addicte à la série documentaire “Notre Planète”, qui me fait littéralement voyager partout à travers le monde, et me permet de découvrir toute la beauté et la magie de la biodiversité terrestre. C’est une succession d’images plus sublimes les unes que les autres. Hier, j’ai été transportée au coeur des forêts boréales où j’ai pu rencontrer le fameux tigre de Sibérie, puis je suis allée en Inde où j’ai découvert les calaos, ces immenses oiseaux aux ailes noires et blanches et au long bec jaune. Le voyage a continué en Afrique où j’ai vu des lycaons, sorte de chiens sauvages ressemblant un peu à une hyène, et enfin les fossas à Madagascar, une espèce de puma qui n’existe nulle part ailleurs que sur l’île. Autant de noms d’animaux que je découvre à l’âge de 44 ans ! Tout cela au milieu de chaînes de montagnes, de plateaux, de lacs, de savanes et de forêts en tout genre.
Je me sens une âme d’aventurière et j’ai envie de partir à la rencontre de notre monde !
J’aime les grands espaces. J’aime me sentir toute petite devant l’immensité d’une mer, d’une chaîne de montagnes et devant l’infinité d’un espace lunaire. Est-ce que c’est la terre qui est grande, ou moi qui suis petite ? J’ai souvent cette sensation de “bout du monde”, qui est due à l’immensité mais également au fait que je suis une micro particule face à la grandeur des éléments, et cela me renvoie à ma place, à ma condition humaine, et notamment celle d’être extrêmement éphémère. En un sens cela peut être inquiétant car notre vulnérabilité en ressort d’autant plus grande. Mais au contraire j’en ressens plutôt une certaine jubilation. Celle de faire partie d’un tout et d’être invitée à relativiser car notre passage sur terre est si court, il serait bien dommage de ne pas jouir de toute sa beauté. Au-delà de cette vastitude, c’est la présence inébranlable, cette résilience et cette régénérescence perpétuelles, depuis des milliards d’années, qui par opposition à notre durée de vie de quelques dizaines d’années, est impressionnante. La nature est toute-puissante, rien ni personne ne peut lui subsister. Remercions-la pour tout ce qu’elle nous offre, honorons-la !
Ces images ont été réalisées en France, Turquie, Brésil, Argentine, Etats-Unis, Guadeloupe, et à la Réunion…il reste tant à découvrir !!